Texte de Gaston Couté, musique Marc Robine.
Nous sommes les crève-de-faim
Les va-nu-pieds du grand chemin
Ceux qu’on nomme les sans-patrie
Et qui vont traînant leur boulet
D’infortunes toute la vie,
Ceux dont on médit sans pitié
Et que sans connaître on redoute
Sur la grand’route
Nous sommes nés on ne sait [d’]où
Dans le fossé, un peu partout,
Nous n’avons ni père, ni mère,
Notre seul frère est le chagrin
Notre maîtresse est la misère
Qui, jalouse jusqu’à la fin
Nous suit, nous guette et nous écoute
Sur la grand’route
Nous ne connaissons point les pleurs
Nos âmes sont vides et nos cœurs
Sont secs comme les feuilles mortes
Nous allons mendier notre pain
C’est dur d’aller chialer aux portes
Mais hélas ! lorsqu’on a faim
Il faut manger, coûte que coûte,
Sur la grand’route
L’hiver, d’aucuns de nous iront
Dormir dans le fossé profond
Sous la pluie de neige qui tombe
Ce fossé-là leur servira
D’auberge, de lit et de tombe
Car au jour on les trouvera
Tout bleus de froid et morts sans doute
Sur la grand’route
Nous sommes les crève-de-faim
Les va-nu-pieds du grand chemin
Ceux qu’on nomme les sans-patrie
Et qui vont traînant leur boulet
D’infortunes toute la vie,
Ceux dont on médit sans pitié
Et que sans connaître on redoute
Sur la grand’route