Paroles de Montéhus, chanson mise en musique par Georges Krier en 1923. Chanson anti-guerre par excellence, elle est souvent identifiée à toutes les répressions ouvrières.
Sur cette butte-là y avait pas d’gigolettes
Pas de marlous ni de beaux muscadins
Ah, c’était loin du Moulin d’la Galette
Et de Paname qu’est le roi des pat’lins
C’qu’elle en a bu du beau sang cette terre
Sang d’ouvriers et sang de paysans
Car les bandits qui sont cause des guerres
N’en meurent jamais, on n’tue qu’les innocents
La butte rouge, c’est son nom, l’baptême s’fit un matin
Où tous ceux qui grimpaient, roulaient dans le ravin
Aujourd’hui y a des vignes, il y pousse du raisin
Qui boira d’ce vin-là, boira l’sang des copains
Sur cette butte-là on n’y f’sait pas la noce
Comme à Montmartre où l’champagne coule à flôts
Mais les pauv’ gars qu’avaient laissé des gosses
Y f’saient entendre de terribles sanglots
C’qu’elle en a bu des larmes cette terre
Larmes d’ouvriers et larmes de paysans
Car les bandits qui sont cause des guerres
Ne pleurent jamais, car ce sont des tyrans
La butte rouge, c’est son nom, l’baptême s’fit un matin
Où tous ceux qui grimpaient, roulaient dans le ravin
Aujourd’hui y a des vignes, il y pousse du raisin
Qui boit de ce vin-là, boit les larmes des copains
Sur cette butte-là on y r’fait des vendanges
On y entend des cris et des chansons
Filles et gars doucement y échangent
Des mots d’amour qui donnent le frisson
Peuvent-ils songer dans leurs folles étreintes
Qu’à cet endroit où s’échangent leurs baisers
J’ai entendu la nuit monter des plaintes
Et j’y ai vu des gars au crâne brisé
La butte rouge, c’est son nom, l’baptême s’fit un matin
Où tous ceux qui grimpaient, roulaient dans le ravin
Aujourd’hui y a des vignes, il y pousse du raisin
Mais moi j’y vois des croix, portant l’nom des copains