Paroles et musique : G. Barozzi, F. Lazzarini, U. Zavanella (1969), Joe Fallisi (1970)
De 1969 à 1980, les années de plomb en Italie… Dans un contexte de manipulations et de violences exercées par l’État italien et les mouvements néo-fascistes contre l’extrême gauche et les communistes, l’anarchiste Giuseppe Pinelli est arrêté. Suspecté d’attentats, il clame son innocence et meurt dans de troubles circonstances tandis qu’il est interrogé par la police. Ce drame est également traité dans la pièce de théâtre de Dario Fo : « Mort accidentelle d’un anarchiste ».
Traduction : Ce soir-là, à Milan, il faisait chaud / Quelle chaleur mais quelle chaleur il faisait / « Brigadier, ouvre un peu la fenêtre » / Une bourrade… et Pinelli tomba. // « Monsieur le commissaire, je vous l’ai déjà dit, / Je vous le répète, je suis innocent, / Anarchie ne veut pas dire bombe, / Mais égalité dans la liberté. » // « Cesse la comédie, avoue, Pinelli, / Ton ami Valpreda a parlé, / Il est l’auteur de cet attentat / Et tu en es bien le complice. » // « Impossible ! crie Pinelli, / Un camarade n’aurait jamais pu faire ça / Et l’auteur de ce délit, / C’est parmi les patrons qu’il faut le chercher. » // « Méfie-toi, suspect Pinelli. / Cette pièce est déjà tout enfumée, / Si tu insistes, on ouvre la fenêtre, / Et quatre étages, ça fait haut. » // Il y avait un cercueil et trois mille camarades, / Nous serrions fort nos drapeaux, / Ce soir-là, on se l’est juré, / On n’en restera pas là. // Calabresi et toi, Guida, assassins, / Si un camarade a été tué / Pour couvrir un massacre d’État, / Alors la lutte n’en sera que plus dure.
Ci-dessous, La ballata del Pinelli, voix par voix à l’accordéon
Quella sera a Milano era caldo
Ma che caldo, che caldo faceva,
« Brigadiere, apri un po’ la finestra »
Una spinta… e Pinelli va giú.
« Sor questore, io gliel’ho giá detto,
Le ripeto che sono innocente,
Anarchia non vuol dire bombe,
Ma uguaglianza nella libertá. »
« Poche storie, confessa, Pinelli,
Il tuo amico Valpreda ha parlato,
É l’autore di questo attentato
Ed il complice certo sei tu. »
« Impossibile ! grida Pinelli,
Un compagno non puó averlo fatto
É l’autore di questo delitto,
Fra i padroni bisogna cercar. »
« Stai attento, indiziato Pinelli,
Questa stanza é giá piena di fumo,
Se tu insisti, apriam la finestra,
Quattro piani son duri da far. »
Quella sera a Milano era caldo
Ma che caldo, che caldo faceva,
« Brigadiere, apri un po’ la finestra »
Una spinta… e Pinelli va giú.
C’e’ una bara e tremila compagni,
Stringevamo le nostre bandiere,
Quella sera l’abbiamo giurato,
Non finisce di certo cosí.
Calabresi e tu, Guida, assassini,
Se un compagno é stato ammazzato
Per coprire una strage di Stato,
Questa lotta piú dura sará.
Quella sera a Milano era caldo
Ma che caldo, che caldo faceva,
« Brigadiere, apri un po’ la finestra »
Una spinta… e Pinelli va giú.